jeudi 26 février 2009

MONTRÉAL CRITIQUE * CHE, The Special Roadshow Edition - partie I: L'ARGENTIN

Bien que je respecte les choix de tous et chacun, je ne suis pas un de ces cégépiens néo-hyppies insouciants qui en symbole de contestation révolutionnaire porte fièrement un t-shirt affichant la silhouette de Ernesto "Che" Guevara sans en connaître réellement son histoire. Problème d'identité? Problème de société? Posez-leur la question! 


Non, non je ne possède pas de t-shirt du genre, mais je n'en connais pas vraiment plus sur la vie de Che. D'accord c'est un symbole fort, c'est une commercialisation qui a du succès. Mais qui est vraiment cet Argentin si populaire au delà des frontières?


J'ai appris à mieux connaître son parcours avec l'excellent film de Walter Salles, Motorcycle Diaries (2004). Tout commence par une bonne base: je sais maintenant un peu plus pourquoi et comment il a abouti à Cuba.


Nous sommes maintenant en 2009 et me prenant par surprise, je m'aperçois que CHE de Steven Soderbergh est présenté au forum, ici à Montréal. Tiens donc...


J'arrive au forum lundi après-midi, confiant de cet approche aveugle d'une production dont je n'avais pas du tout eu vent.


Surprise...


On me charge 15$ pour l'entrée, ce qui me semble tout à fait inhabituel. L'employé qui du coup commence à comprendre quel sera le contenu principal de ses interventions professionnelles des prochains jours m'apprend qu'il s'agit d'une programmation double, une production en deux parties qui durera quelques 4-5 heures, incluant la pause entre les deux. J'hésite, mais je suis là. Je paye les 15 qui me sont demandés et en guise de baume à cette nouvelle plaie dans mon mince compte de banque, l'employé me remet un cahier à l'effigie du Che. Bien, je suis content.




Le film, partie 1: L'ARGENTIN


Il faut reconnaître, de mémoire récente, que Steven Soderbergh est tout-à-fait audacieux, et peut-être même pervers. Cette production de 58 millions de dollars a été entièrement réalisée sans financement américain, et sa formule anti-Hollywood est tout à fait saisissante. Le tout est en espagnole, que je ne connais malheureusement pas, sous-titré en anglais. 


Soderbergh ne s'intéresse vraisemblablement pas à de grandes révélations sur le héros révolutionnaire latino Che Guevara, ni à sa psychologie profonde, mais à sa controversée stature. 


Soderbergh a créé une oeuvre contemplative, une guerre d'attrition dont la photo rendue avec une fidélité minutieuse au dossier factuel des réalisations de Che me plaît énormément. C'est d'ailleurs un point fort du film, cet effet de réalité mordante, cette impression d'être là, dans la jungle Cubaine. Soderbergh ne s'est pas gêné pour éviter tout le lustre à cette histoire. Le mot d'ordre est plutôt réalisme. Il est d'ailleurs assez fascinant de constater la pénibilité des faits et gestes de cette épreuve lourde et sale de survie qu'est celle d'un révolutionnaire enfoui dans la jungle et de son besoin urgent de recruter des paysans sans instruction pour le combat dur contre la dictature de Batista.


Cette première moitié de 2 heures capture l'ensemble de la révolution Cubaine à partir de ses premiers entretiens avec Fidel Castro au Mexique, jusqu'à l'assaut crucial de Santa Clara en 1958.


Cette incarnation plus que convaincante de Che aurait pu être le rôle marquant de la carrière de Benicio del Toro, mais l'aspect difficile d'approche de ce film en ternira un peu l'éclat.


Si vous vous attendez à voir un paquet d'hommes puants se traîner dans la boue, vous aimerez, mais si vous voyer ce film sans savoir de quoi il s'agit ou avec certaines appréhensions, ce sera une simple question de goût.

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