dimanche 1 mars 2009

MONTRÉAL HISTOIRE * Berthe & Vincent LE MANOIR INCONGRU - PART I

- PART 1 -

C'était une rare nuit chaude et humide de septembre, marquée par le manque habituel de nouveauté, marquée par l'insalubre incrustation du mal de vivre confortable. Dans la cuisine, une brise douce et cajoleuse caressait légèrement le rideau de la fenêtre fracassée. Valsant sous la lumière vacillante d'un néon hésitant, un spectre tabagique laissait sous ses pas une fine irritation oculaire. Un cendrier jaune, collé sur la table, soutenait fébrilement une Export-A verte bien goudronnée en pleine combustion, un petit bout d'un pouce et quart duquel s'exhumait lentement l'âme meurtrière du vice. Un son ambiant digne du néant ne se faisait pas entendre... quand soudain...  

"ZOUiiiiiiiiiRTPLRRRATTARPRPRPRRRR, mmmmmrrrr!!" 

Les indigestions intestinales de la grosse Berthe gazouillèrent mollement, de concert avec le, de moins en moins inaudible, collant, négligé et oublié bouillon de bœuf qui mijotais sur la cuisinière à feu très très doux depuis maintenant trois jours.

"Ma grosse tabarnac, t'as encore mangé du choux!?!?"

Vincent terminait à peine d'époumoner sa gorge criarde qu'il avait déjà éteint son brasier et se dirigeait vers la pièce ténébreuse où se répandait sa grosse vache de femme. Ses yeux vitreux importunés pas ses habitudes enfumées semblaient vouloir dévorer le mince centimètre qui les séparait de Berthe. Teinté de mépris, éprit de tant de tension, le fallacieux mari au semble-t-il soyeux prépuce s'apprêtait à donner une méritée correction à sa vilaine. Albertine, la stoïque pie voisine, la seule à des kilomètres à la ronde d'ailleurs, ne manquait pas une strophe de cette stimulante scène de ménage du vieux couple débile qui s'adonnait régulièrement à ce genre de prestation haut en décibels. Épiant depuis son seuil, la squelettique quinquagénaire démunie ne pu rien faire pour stopper Vincent dans son élan de colère. Jusqu'au moment où, Vincent, qui mentionnons-le, arborait à ce moment même un facial plutôt prude, se tendit l'audition vers la porte de la cuisine... "TOC... TOC TOC" fit-elle.

Curiosé par le phénomène sonore inhabituel, Vincent ordonna à ses pieds de le mener là où même les plus importuns colporteurs ne s'auraient s'aventurer. Il pédestrit jusqu'à la porte, l'emprit de s'ouvrir et...

*Berthe & Vincent LE MANOIR INCONGRU - PART II... à suivre! Mardi 3 mars 2009

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